Un talus de 1,5m à 2m de hauteur entourant une ferme et son verger. Il est planté d’arbres de haut jet : chênes, hêtres, ormes, frênes – souvent sur 2 rangs. La terre est extraite d’un fossé qui longe le talus, si bien que l’on parle indifféremment de talus ou de fossé. La double rangée d'arbres de haut jet en quinconce ralentit la vitesse des vents, protège le verger et les bâtiments. Le talus limite le ruissellement, crée un micro climat favorable à la production fruitière et maraîchère, contribue tout comme la mare à la biodiversité, protège les animaux et fournit le bois d’œuvre pour le propriétaire et le bois de chauffage pour le fermier.
Des bâtiments : maison, étable, bergerie, écurie -parfois colombier- le plus souvent couverts de chaume. Pour limiter la propagation des incendies, ils sont dispersés dans la cour.
Une ou deux mares : réserves d’eau pour lutter contre les incendies, nettoyer le matériel et abreuver les animaux, parfois pour le rinçage de la lessive. L’eau utilisée pour la maison vient d'abord d'une mare spécifique puis de la citerne (milieu du XIXème siècle), dès l'apparition de la couverture en ardoise, parfois du puits assez rare en pays de Caux où la nappe phréatique est profonde ;
Un verger planté de pommiers à cidre (on buvait rarement de l’eau) sous lesquels paissent les moutons, animal dominant jusqu’à ce que la vache le remplace. Cette association fournit deux revenus sur le même sol.
Ces éléments étaient présents au manoir du Fay comme l’atteste le plan terrier de 1780, mais plusieurs bâtiments ne sont pas parvenus jusqu’à nous. Il reste la bergerie (restaurée ), une grange bâtière du XIX° siècle. La maison du fermier qui possédait une remarquable cheminée a été incendiée en 2004 ; colombier, écurie, étable et charreterie ont disparu.