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Sa forme rectangulaire, est ceinturée par un talus que l’on appelle « fossé » planté de deux rangées d’arbres qui protègent ce corps de ferme du vent et des regards extérieurs.
Il se compose d’un logis, d’un verger, d’un potager, d’une mare et de bâtiments agricoles. En effet, l’étable, la grange, le four à pain, le poulailler... étaient dispersés dans la cour afin d’éviter la propagation d’incendie (d’où l’importance de la mare).
La maison d’habitation est soit une longère (construite en pan de bois, torchis et toit de chaume), soit une maison de maître ou un manoir (silex, pierre calcaire et/ou pan de bois). On retrouve aussi, au centre du clos masure, le colombier de forme circulaire et à la maçonnerie polychrome.
Aujourd’hui ce patrimoine est en danger. La modernisation agricole et l’évolution du mode de vie font que cette identité cauchoise disparaît peu à peu du paysage. Sa sauvegarde est désormais une priorité avec un projet d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le clos-masure répond à une organisation spatiale particulière qui en fait toute son originalité et peut-être son universalité. Schématiquement, le clos-masure est un corps de ferme entouré par des alignements d’arbres plantés sur talus dénommé dans le Pays de Caux « fossé ». Dans la cour intérieure se trouvent les différents bâtiments (grange, charreterie etc…) qui composent l’exploitation agricole ainsi que la maison d’habitation. Tous ces bâtiments sont dispersés dans la cour afin, dit-on, d’éviter les risques d’incendies et la propagation des maladies. La cour est plantée d’un verger (pommier, poirier…) et une mare est présente.
Plus d'explication sur le site du département
Le manoir du fay est un exemple typique de cet habitat du paysage cauchois.
Il intègre donc parfaitement la démarche du département de classement des clos masures à l'UNESCO. L’objectif est de sauvegarder ce patrimoine unique au monde. Les clos-masures disparaissent en effet petit à petit avec la modernisation de l’agriculture et de l’évolution des modes de vie. Ils sont souvent restructurés : talus aplanis, arbres abattus, mares comblées. Parfois même, ils perdent leur vocation agricole. La volonté du département est donc de protéger ce patrimoine local.
Un travail a donc été engagé depuis 2013 réunissant des experts (géographe, historien, ingénieur d’étude, archéologue, ethnoécologie, architecte- paysagiste, archiviste…) présenté au sein d’un comité scientifique afin de déterminer la Valeur Universelle Exceptionnelle du Bien (VUE) présenté.
En 2017 a été inscrit le recensement des clos masures auquel Le Manoir a été inscrit.
Le Manoir du fay est d'autant plus intéressant pour histoire locale qu'il est resté dans son état quasi brut (XVIIème siècle) pour le corps principal du logis qui n'a pas subi de dénaturation de ses aménagements agricoles.
Sa réhabilitation est engagée par la ville, propriétaire avec l’aide du département, de la région, de l’État et même de l’Union européenne.
Il répond ainsi à un triple intérêt :
Une première tranche de travaux a été réalisée en 2016 2017 : reprise de maçonnerie, de Charpente, couverture et menuiseries neuves.
Un verger conservatoire a été implanté dans le parc réaménagé et électrifié pour faciliter les Animations. Une nouvelle tranche va être engagée en 2021 : mise hors d’eau et hors d’air des annexes et de la grange avant que ne soient aménagés ultérieurement l’intérieur du logis et des bâtiments annexes avec maintien des animaux et la grange transformée en salle polyvalente.
Le projet culturel s’affine également avec un projet de parcours d’interprétation, un centre de ressources, une représentation de la vie ancestrale et des outils de sensibilisation à l’environnement. Il aura fallu 10 ans pour finaliser et mettre en œuvre le projet.